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BurkinaScopie / AESscopie

par MAIX Somé

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Encore une fois, le problème c’est l’économie !

Tant que l’État est patrimonialisé et tient toute l’économie du pays, il ne peut y avoir de liberté et de cohérence dans les luttes politiques.

La plupart des Burkinabè diplômés ont des profils qui les destinent à l’administration ou des domaines connexes à l’administration.

Et le secteur privé lui-même dépend des marchés publics, des exonérations indues d’impôts et de taxes, voire de monopoles ou d’oligopoles anormaux.

Dès lors, celui qui s’accapare de l’appareil d’État tient tout le monde à la gorge et par les couilles !

Nul ne peut prospérer durablement loin de lui !

Alors quel que soit le régime, au bout d’un moment, tout le monde se rallie !

Aujourd’hui, à part les ignares qui croient au messie IB, la plupart des gens instruits ont compris qu’il n’a pas le niveau pour diriger un pays, et qu’il s’est entouré, à quelques exceptions près, de loosers incompétents, ignorants, aigris, présomptueux et revanchards qui n’ont qu’un seul projet : emmerder l’élite qui les a écartés.

Non seulement ces gens n’ont pas de solutions pour résoudre les problèmes qui leur ont servi de prétexte pour braquer les institutions, mais en plus, leur incurie est en train de ruiner et détruire le pays tout en y créant les conditions d’une guerre civile, pendant que eux s’enrichissent à vue d’œil !

Mais tenus en laisse par la faim et la peur du lendemain, et la peur de la répression, tout le monde se tait et fait mine de soutenir ce régime ubuesque, en espérant être délivré de lui par un autre sauveur !

Les rares qui osent lever la tête sont réprimés avec une rare cruauté sous le regard bovin de la masse, et les hurlements de joie de la lie de la société..

Il n’y a pas de sauveur ! Il n’y aura pas de sauveur !

La situation est compliquée en ce moment pour les juntes de l’AES.

Au Mali, la scission entre le CNSP et le M5-MFP est consommée. Et tous les leaders politiques connus sont morts à part l’ancien président Alpha Omar Konaré qui vit au USA depuis qu’il a quitté le pouvoir, et ne veut plus entendre parler du Mali, et l’ancien Premier ministre Moussa Mara que l’Imam Dicko avait tant combattu et dont il avait obtenu la tête.

Aujourd’hui, l’Imam Dicko lui-même est en exil comme tous les autres leaders politiques restants.

Au Mali, pour les leaders politiques, c’est la valise ou le bagne !

Mais Goïta vient curieusement de lever l’interdiction des activités des partis politiques et des activités politiques des associations.

Deux semaines après avoir raflé 10 dirigeants de partis politiques au domicile de l’un d’entre eux pour « réunion secrète en vue de déstabiliser l’État malien »… Et de les avoir jetés en prison !

Mais Goïta est un bon élève de Poutine : il est très légaliste et met toujours un vernis juridique à ses forfaits.

Et lorsque ça coince comme avec ce dirigeant syndical du monde bancaire, il sait reculer !

Le cancre IB au Burkina, lui est une brute épaisse et un être fruste qui ne s’encombre de ces subtilités bourgeoises…

D’ailleurs, il a annoncé samedi dernier lors de son dernier délire en date que désormais, il n’allait « plus accepter l’application de certaines décisions de la justice », c’est-à-dire le peu qu’il supportait encore, et qu’il allait s’occuper des magistrats eux aussi !

Après les militaires et les gendarmes, les leaders d’opinion, les défenseurs des droits, les journalistes libres, les avocats, c’est donc à présent au tour des magistrats !

La situation du Niger est différente malgré les similitudes avec les deux autres juntes de l’AES.

Tout d’abord, le profil des Putschistes.

Ce sont des vieux généraux qui ont accompagné pendant plus de 10 ans le régime PNDS. Et qui sont devenus milliardaires.

Rien à voir avec les colonels faméliques du Mali et les capitaines misérables du Burkina Faso à leur arrivée au pouvoir !

C’est un putsch qui ressemble plus à celui du Gabon.

Une révolution de palais ! Ils ne se sont appuyés sur les deux autres juntes que le temps de consolider leur pouvoir en surfant sur la vague anti française et anti démocratique amplifiée par la propagande russe depuis les sanctions occidentales contre la Russie pour sa guerre d’agression en Ukraine.

Après, ils les lâcheront en plein vol car contrairement à Goïta et IB, le général sac à dos Tiani ne décide pas seul du Niger.

Le cas du président Touadera en Centrafrique où tout cela a commencé est très instructif à ce propos…

En effet, Le pionnier des Oblasts tropicaux, après son long flirt avec Poutine et Wagner, et un long chemin de croix financier, vient d’obtenir le rétablissement de l’aide budgétaire française qui était suspendue depuis 2021 pour propagande anti française orchestrée par Wagner depuis Bangui.

L’ami russe, non seulement n’a jamais compensé cette perte, mais en plus pille le pays, le privant de ses ressources pour la compenser.

Cela s’est fait sans tambours ni trompettes. En toute discrétion, toute honte bue …

La Russie en effet est tout, sauf un partenaire de développement. Et aucun de nos pays ne peut se développer en autarcie ! Même les pays développés ne peuvent pas vivre en autarcie !

Cela n’existe que dans l’imagination des ultracrépidariens débiles !

Fin janvier 2025, on saura si la sortie de l’AES de la CEDEAO est effective ou pas, et pour quel pays…

Car malgré leurs rodomontades, les textes de la CEDEAO sont clairs !

Toute sortie devient effective un an après sa notification.

La junte nigérienne aura eu le temps de s’enraciner au pouvoir comme les deux autres et n’aura plus besoin d’elles pour se maintenir au pouvoir.

Goïta aura bouclé son premier quinquennat sans élections. Il sera donc obligé de trouver un moyen pour se légitimer par les urnes.

Cela fera trois ans que les Burkinabè sont écrasés de taxes et de prélèvements confiscatoires, et privés de toute liberté, sans que cela n’ait changé la situation sécuritaire de façon décisive…

Trois ans aussi que IB s’acharne à croire que c’est en ponctionnant ce qu’il reste de Burkinabè qui ont encore un revenu, qu’il pourra compenser l’aide budgétaire et l’APD des occidentaux dont il s’est privé par sa sottise.

Les conséquences de la sortie de la CEDEAO ne pourront pas s’ajouter à ce marasme économique et cette chappe de plomb sans provoquer un effondrement et/ou une déflagration.

L’évolution des rapports entre ces trois juntes et à l’intérieur de ces 3 juntes au dernier trimestre 2024 sera riche d’enseignements.

Maix.

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