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Et si Koulouba disait vrai ?

par Sayouba Traore

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La politique, ça donne lieu à toutes sortes de saloperies.

Si IB a fui et Koulouba nous ment, c’est minable.

Si IB n’a pas fui, et alors Koulouba nous dit la vérité, ce serait terrifiant pour la suite des événements.

Examinons les faits, tels qu’ils nous ont été relatés !

En 2014, pendant que ça s’agitait et Ouagadougou marchait vers l’insurrection, il y a eu une explosion chez le Larlé Naaba.

Je suis allé sur les lieux, avec des amis. Le climat général dictait la prudence à tout le monde. Je me suis donc gardé de faire un commentaire.

Il se trouve que j’ai déjà visité des pays en guerre, et j’ai visité des sites d’orpaillage artisanal et industriel. Je sais donc distinguer une explosion contrôlée, et une explosion à l’aveuglette.

Déjà, par sa nature, un explosif militaire provoque un cratère. Et un explosif civil reste en surface. Ensuite, des militaires font ce qu’ils appellent un contrôle de souffle. On dirige l’explosion pour obtenir l’effet voulu.

Pourquoi ce coup-ci, on ne nous a montré que les images des dégâts à la RTB ?

La question n’est pas anodine. En nous montrant des images de cet incident dans la cour de Koulouba, un œil averti va comprendre ce qu’on ne veut pas qu’il comprenne. Même les images à la RTB posent problèmes. Les questions qu’elles suscitent sont nombreuses.

Pour obtenir cet effet loin du lieu de l’explosion elle-même, ça ne peut manquer de laisser des traces de Koulouba à la RTB. Ou alors on a choisi un type de munition pouvant nous donner ces images sur des véhicules en stationnement. On se demande alors quelle est la main qui a provoqué cet incident.

Venons-en à l’agenda de IB pendant ces journées ! Si IB a fui, c’est ridicule de le nier. Car tout soldat va chercher à s’éloigner d’un incident de ce genre qu’il ne comprend pas. Quitte à revenir pour donner la réplique.

Ce n’est pas sans raison que les militaires ont inventé le repli des troupes. Et ce repli fait bien partie de la panoplie des soldats.

Si IB n’a pas fui, cela veut dire qu’il contrôlait une partie ou toute la situation. Dans de telles conditions, pourquoi disparaitre pendant des jours ? On commet toujours des erreurs dans sa communication.

Et la vidéo de IB pendant la prière de la Tabaski fait partie de ces erreurs. Parce que la communication est à double détente. Elle peut vous revenir dans la figure. Ce que tout ce micmac laisse entrevoir est vilain. Il n’est pas interdit de penser que l’objectif premier, c’était d’occulter Mansila et ses effets dans l’opinion. On se réunit en petit comité, et on arrive à la conclusion que les Burkinabè ne pourront pas pardonner un tel désastre militaire. Il faut donc brouiller les pistes.

Si toute cette opération avait pour but d’occulter Mansila, ils ont obtenu l’effet inverse. On ne parle plus que de ça. L’esprit humain a toujours adoré les mystères. Et Mansila reste un mystère embêtant. Suprêmement embêtant. Au point que le Président et son Premier ministre se contredisent dans la même journée.

Le Président dit qu’il n’y a rien eu à Mansila, et que tout ceci est un montage de médias hostiles.

Le Premier ministre vient avec ses gros sabots pour nous annoncer que l’armée a « lavé son honneur à Mansila ».

Donc l’armée a vengé une humiliation qu’elle n’a pas subie quoi ?

S’il y a eu mutinerie des troupes, où sont miraculeusement passés ces mutins ?

Le Président et son gouvernement sont donc si tolérants que ces soldats mutinés sont retournés tranquillement reprendre leur position ?

Qui peut croire ça ? Si on a fracassé ces mutins, c’est un autre problème. Comment annoncer cela sans provoquer des grincements de dents ? Tout cela me fait croire que cet épisode est loin d’être terminé.

Et la suite risque de se montrer mouvementée.

Sayouba TRAORÉ

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1 comment

Kanfid'ni 28 juin 2024 - 22h52

Les faits rattrapent toujours. Le jour où IB sera face à la justice, lui ou ses coaccusés évoqueront cet épisode dit « incident de tire ». Par ce que c’est un fait majeur. Alors la vérité jaillira.
Quand les activistes disaient que le nombre de déplacés internes dépassaient 2 millions, le ministère de l’action sociale criait au gonflement des chiffres. Mais quand est venue l’heure de justifier les sorties d’argent, le même ministère affiche de façon éhontée plus de 3 millions. A qui a-t-on menti ? Et pourquoi ?
Très bientôt IB nous dira de lui-même qu’il avait fraaayyya.

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